À quoi ressemble la vie d’un enfant parrainé ?

Nous pouvons raconter le parcours de Solo (dire “Soul”) à Avotra (Madagascar). Si Solo a été confié à cet orphelinat c’est qu’il a vécu une de ces situations dramatiques communes à ces enfants accueillis :

  • avoir été abandonné par son père et/ou sa mère,
  • être orphelin et confié par les grands-parents ou les oncles et les tantes qui ne peuvent en assurer la charge,
  • vivre dans la rue, et avoir été trouvé par les agents de quartier qui le confieront à Avotra,
  • avoir été maltraité, avoir des parents délinquants… et être envoyé à Avotra par le tribunal,
  • appartenir à une famille dans une pauvreté extrême, au point que sa mère (souvent seule) vienne demander de l’aide au centre.

Solo est arrivé seul, contrairement à Nirina et Lala qui sont arrivées ensemble, Lala étant la mère de Nirina


Le parcours de Solo à Salema, l’une des structures d’Avotra

Un jeune enfant et sa nourrice


Une prise en charge globale

Solo rejoint une « famille » de 10-12 enfants de tous âges. La monitrice fait fonction de « mère ». Les équipes vont travailler pour que Solo  :

  • soit vêtu,
  • soit bien nourri,
  • reçoive un suivi médical,
  • suive une scolarité,
  • apprenne un métier,
  • bénéficie d’un partage spirituel.

Dès l’arrivée, la monitrice va essayer de gagner la confiance de Solo, bien qu’il soit dans une grande détresse physique et morale, comme la plupart des enfants arrivés seuls et confiés au centre. Le but des premiers temps est de comprendre cette détresse, ses tenants et aboutissants pour mettre en place le programme le mieux adapté.

Durant cette période, Solo rencontre un médecin. Une surveillance médicale stricte d’au moins une semaine permet de déceler d’éventuelles maladies contagieuses ou une maladie nécessitant des investigations plus poussées. Si besoin, il bénéficiera d’examen de santé et recevra les médicaments adéquats, etc.

La monitrice fait aussi l’inventaire des effets personnels de Solo, pour apporter le complément si besoin (drap, couverture, habits…).

En parallèle, la responsable des activités éducationnelles définit avec la monitrice quel est le niveau d’éducation de Solo, en vue de sa scolarisation. À ce stade, il est important de déceler les lacunes, retards, blocages psychologiques et/ou intellectuels. Cette évaluation peut durer plusieurs semaines, car les solutions proposées sont appliquées et corrigées en fonction des résultats obtenus.

Dans cette structure protestante, Solo reçoit un accompagnement spirituel qui lui permet de découvrir l’amour de Christ de façon tangible à travers la prière, la découverte de textes  bibliques.


Une journée type

Les journées sont organisées par la monitrice, qui reproduit une fratrie familiale : les grands s’occupent des plus jeunes.

La journée commence vers 6h30. Après la toilette, le nettoyage des chambres et le petit-déjeuner, chaque enfant d’âge scolaire (4 ans et plus) va à l’école, qui commence à 8 h. L’école se trouve à 5 minutes du centre, une ou deux monitrices assurent le trajet de la cinquantaine d’élèves. Les plus jeunes sont gardés par celles qui restent et qui s’occupent des toilettes, biberons, etc. Durant la matinée, une ou deux monitrices font jouer les enfants, les font chanter…

À 11h30, les écoliers sont récupérés par la monitrice responsable. Après le déjeuner, l’école reprend à 14h : l’enfant a eu le temps de se reposer, de jouer ou de lire sa leçon.

L’après-midi, les plus petits font la sieste. À 16h30, retour de tous les enfants, après l’école souvent un petit goûter les attend.

En soirée : dîner à 18h30, suivi et soutien scolaire jusqu’à 20h. . Vient alors un temps d’échange spirituel constitué d’une prière et d’un chant.


Le menu quotidien

Une adolescente donne un coup de main à la cuisine

Le menu quotidien est étudié pour assurer 2000 à 2500 calories par jour.

Par enfant et par jour :

  • 220 g de riz
  • 40 g de maïs
  • 10 ml d’huile
  • 33 g de sucre
  • 100 ml de lait
  • 125 ml de soja
  • 3 g de crevettes séchées
  • 9 g de farine
  • 13 g de cacahuètes
  • 195 g de fruits et légumes frais
  • Des biscuits sont distribués deux fois par semaine pour tous les enfants, en fonction des possibilités.
Présentation de la cuisine de Salema aux envoyés de La Cause venus en visite de travail


Les ados à Bétania

Les locaux de Bétania sont bien entretenus et fonctionnels. Les gros travaux, quand il y en a, nécessitent une aide financière extérieure.

Les enfants dont le niveau scolaire a dépassé la classe primaire vont à Bétania, à environ 3/4 d’heure de Tana où se trouve Salema.

Ce centre « à la campagne » a pu développer des projets agricoles avec de la pisciculture et des vergers.

L’hébergement, au dire des responsables sur place, est supérieur à la norme et « digne d’un hôtel de grande marque » avec chambre éclairée et rénovée, douche et WC.

Le menu quotidien est le même qu’à Salema. Pour ce qui est de l’école, le centre la propose sur place pour tous les enfants jusqu’en classe de seconde. Des activités d’agriculture et d’élevage ouvrent et initient les adolescents à la nature.


L’accueil de Nirina et de sa mère Lala

Nirina est accueillie avec sa mère par une monitrice. Ce temps à Avotra a pour but de réhabiliter la famille dans son intégrité. Cela passe par des soins médicaux, une alimentation équilibrée et tout autre élément permettant de renforcer la cellule familiale.


Le coût de la réinsertion

« La mission d’Avotra ONG est de réhabiliter la personne en détresse ». En moyenne, une personne est accueillie tous les 3 jours et, une fois sur dix un enfant est accueilli, soit en moyenne un enfant par mois. Cela représente en moyenne par enfant et par mois :

Enfance Parrainage
  • 16 560 ariary pour la nourriture,
  • 10 à 15 000 ar pour l’écolage,
  • 2 000 ar pour les fournitures scolaires,
  • 4 000 ar pour l’eau, l’électricité,
  • 500 ar pour l’entretien des bâtiments (tuyauterie, WC, toiture, tables…),
  • 5 000 ar pour les médicaments en cas de rupture ; les soins médicaux sont assurés par des médecins bénévoles et par des dons de médicaments,
  • 1 000 ar pour les vêtements, draps et literie en cas de rupture,
  • 10 000 ar pour le loyer

Le soutien de la Fondation La Cause permet à ces enfants de bénéficier d’un accompagnement scolaire et de soins médicaux.

Author: Véronique Goy