LE CHEVAL QUI MURMURAIT À L’OREILLE DES ENFANTS…

Blanche nous emmène dans une aventure où l’humain et l’animal se comprennent au-delà du langage et du handicap.

Je suis équithérapeute, ce qui implique une thérapie pour un être humain avec la médiation du cheval. Dans ce cadre, je collabore avec des équipes médicales ou paramédicales pour élaborer des projets thérapeutiques.

Mon travail s’adresse aussi à des personnes avec des handicaps ou avec des vulnérabilités, motrices, mentales, sensorielles ou psychiques, qui souhaitent pratiquer l’équitation comme sport. Là, on ne parle pas d’équithérapie, car avoir un handicap ne signifie pas forcé- ment suivre une thérapie et on peut être handicapé et pratiquer des loi- sirs dans un seul but de détente par exemple.

CE QUI M’A POUSSÉE VERS CE MÉTIER

Depuis mon enfance, j’ai été marquée par le problème du mal et de la sou rance, avec bien entendu, la volonté d’alléger cette sou rance et même la tentation de résoudre l’équation. J’avais aussi une fascination pour les animaux et en particulier pour leur communication non verbale. Adolescente, mon intérêt s’est orienté vers la psychologie, d’abord pour les chevaux, puis ensuite pour les humains. Et puis, j’ai été particulièrement marquée par un garçon trisomique dans mon cours d’équitation qui avait un rapport extraordinaire avec les chevaux et pouvait approcher des chevaux comme personne. Cette observation a renforcé mon intérêt pour l’équithérapie et la médiation équine.

Une forme de communication non verbale particulièrement bénéfique

LES PUBLICS CONCERNÉS

Je travaille avec des personnes présentant divers types de handicaps, qu’ils soient moteurs, sensoriels, mentaux ou psychique. Le handicap moteur inclut des pathologies variées comme la paralysie cérébrale, les séquelles d’AVC, ou encore des déficiences sensorielles. Quant au handicap mental, il recouvre un large éventail de troubles, comme les troubles du spectre autistique ou les déficiences intellectuelles. La présence d’animaux, en particulier des chevaux, a un impact considérable. Ils offrent une forme de communication non verbale et stimulent différents sens. C’est particulièrement bénéfique pour les personnes ayant des difficultés à communiquer.

J’ai découvert une passion pour la pédagogie, j’aime enseigner l’équitation à tous types de publics et voir chacun entrer en relation avec l’animal de manière si singulière.

MON MOTEUR SPIRITUEL

Ma foi chrétienne m’invite à voir au-delà des apparences et à reconnaître la dignité et la valeur de chaque être, humain ou animal.

J’ai appris que, malgré les dé s, c’est dans l’amour et le service que l’on trouve le véritable accomplissement. Mon expérience avec un cheval incompris, maltraité puis blessé, et que j’ai sauvé de l’abattoir a été un moment fort dans ma trajectoire de foi et ma relation à Jésus-Christ. Cela a renforcé ma conviction que, dans la compassion et l’action, nous pouvons apporter un changement signicatif, même dans les situations les plus désespérées.

En même temps, dans toute action, même la plus noble, l’ego peut s’immiscer et détourner nos intentions. Il est important de rester humble et de reconnaître qu’en n de compte, nous sommes des instruments de Dieu, et non les sauveurs.

La relation avec les animaux, tout en étant merveilleuse, ne doit pas être exploitée pour notre propre gloire, mais pour refléter l’amour et la compassion qui sont au cœur de la foi chrétienne.

Entretien avec Blanche Cardeau Jobert, enseignante d’équitation pour les publics à besoins spécifiques.

Author: Matthieu Arnera