Rencontre avec Tsiory et Karnelia, deux jeunes malgaches, qui ont décidé de quitter familles et amis, traverser le monde, et venir dans le grand froid travailler comme volontaires en France. Entre engagement, apprentissages et ambitions, leurs parcours se réalisent dans le cadre de la réciprocité des programmes de volontariat internationaux.
Quel est ton parcours Tsiory ?
J’ai obtenu ma licence en média et publicité en 2020, à l’université de Tananarive. Pendant mes études, j’ai fait un stage à KOLO TV, une chaîne de télévision locale présente dans tout Madagascar. Là-bas, je faisais du journalisme de terrain : j’ai couvert des grèves, parlé d’inflation et traité d’événements marquants du pays. En 2020, après mon stage, j’ai été embauché comme journaliste terrain. Puis, en 2023, je suis devenu chef d’édition du journal télévisé et radio.
Quel est le cadre de ta mission ici en France ?
Je suis venu dans le cadre d’un service civique, un programme français destiné aux jeunes de moins de 25 ans. VISA AD (une association protestante qui encadre 400 services civiques chaque année) m’a mis en relation avec La Cause. Je voulais acquérir une expérience internationale. C’était important pour moi de développer mes compétences et de voir comment mon métier pouvait évoluer dans un contexte différent.
J’aide à améliorer la communication technique et visuelle de la Fondation. Par exemple, grâce à mes compétences en photographie, je suis présent sur différents évènements de La Cause pour immortaliser les moments de partage et de communion et nourrir, entre autres, le rayonnement sur les réseaux… Je réalise aussi des vidéos – que ce soit pour des directs ou des montages – et je travaille sur le site web.
En quelques mois, qu’as-tu appris ici ?
J’ai appris énormément ! Déjà, sur la culture française : le fromage, le vin (même les pasteurs en boivent ici !), les monuments… c’est fascinant. Professionnellement, j’ai renforcé mes compétences en gestion de site web, mais j’ai surtout gagné en confiance en moi. Après cette expérience, Je voudrais vraiment créer un pont entre la France et Madagascar. Mon objectif, c’est de mettre en pratique ce que j’ai appris ici pour renforcer les projets de développement dans mon pays.
“Je voudrais créer un pont entre la France et Madagascar.”
Tsiory Randriamanana
Karnelia, parle-nous un peu de ton parcours.
Après mon bac, j’ai entamé des études en psychologie sociale avant d’intégrer l’Institut Supérieur de Travail Social de Madagascar (comme Maleika). En parallèle, j’ai mené plusieurs actions de bénévolat auprès d’enfants en grande vulnérabilité, notamment ceux en situation de rue ou incarcérés. J’ai poursuivi mon parcours académique avec un Master 1 en travail social tout en assumant des responsabilités professionnelles. J’ai notamment travaillé comme responsable en éducation environnementale et sociale dans le cadre d’un projet de développement local axé sur la lutte contre le changement climatique. Juste avant de venir en France, j’étais éducateur spécialisé au tribunal de première instance pour enfant dans le service de la liberté surveillé, où je m’occupais de l’accompagnement individualisé des enfants en conflit avec la loi.
Dans quel cadre es-tu ici en France ?
Je suis ici dans le cadre d’un programme de VSI (Volontariat de Solidarité Internationale) avec Défap, Service Protestant de Mission. Pour moi, c’était une opportunité incroyable d’ouverture culturelle et de challenge professionnel. En tant que travailleur social, je souhaitais développer mes compétences, élargir ma vision du métier et découvrir de nouvelles approches.
Au quotidien, j’ai la responsabilité de coordonner les actions de parrainage. Cela implique non seulement la gestion des relations avec les parrains et marraines, mais aussi la collecte et le suivi des besoins des enfants dans les différentes structures partenaires. Je suis en contact direct avec les équipes locales pour m’assurer que les fonds et les ressources sont utilisés efficacement pour améliorer l’éducation, la santé et le bien-être des enfants.
“Chaque mission est une occasion unique d’apprendre, de grandir et de contribuer à un
monde plus juste !”
Karnelia RAKOTOBE