MADAGASCAR AU SUD

À travers cette interview exclusive de Maleika HACH, assistante sociale à Madagascar, nous plongeons dans le quotidien, la mission et la motivation d’une malgache qui travaille avec les français à Tananarive et sur l’ensemble de l’île. 

Quel est ton parcours Maleika ?
J’ai fait une licence professionnelle en travail social, une spécialisation en assistante sociale,et un master de recherche en travail social  à l’Institut supérieur de travail social (I.S.T.S).  J’ai fait mes stages à l’Autorité centrale de l’adoption malgache (A.C.A.M) au sein du ministère de la Population  et de la Solidarité (M.P.S).
Après cela, en 2019, je suis rentré en contact avec La Cause pour suivre les dossiers d’adoption. J’ai ainsi rencontré de nombreuses familles françaises que j’ai pu accompagner durant toutes leurs démarches à Madagascar. Depuis quelques mois je m’occupe du suivi du parrainage pour La Cause, en collaboration avec Karnelia Rakotobe et le département Enfance. A côté, je continue mes activités de formatrice d’éducateurs dans des écoles de la capitale.

J’ai le projet de commencer un doctorat sur le sujet de l’adoption. Je veux aller au-delà des documents officiels, qui ne montrent que les côtés positifs des différents cas. En parlant avec les parents et avec les enfants, je me suis bien rendue compte qu’avec les opportunités et l’espoir, il y a souvent aussi une part de défi et de difficulté. Il serait bon de mettre en lumière ces aspects-là aussi, de façon à ce que les futurs parents et enfants adoptifs entrent dans cette aventure de façon plus réaliste et préparée. Pour l’instant, c’est un projet : je prie pour que ça se réalise.

Comment analyses-tu l’impact du parrainage ?
Le parrainage est très important pour les structures supportées et – en fin de compte – les enfants. Dans certains centres, sans ce support, les enfants ne mangent pas. Grâce au parrainage, la vie des enfants peut changer, petit à petit, et on a de l’espoir.
La situation est différente dans chaque centre : la qualité des matériaux, des structures et des repas peut varier beaucoup. Dans chaque situation, le parrainage de La Cause apporte une contribution essentielle, non seulement d’un point de vue financier, mais aussi pour ce qui concerne l’organisation et l’implémentation des projets. C’est une collaboration vraiment exceptionnelle à Madagascar.

En quoi consiste ton travail ?
Je m’occupe de représenter la fondation La Cause auprès des différentes structures partenaires à Madagascar. Je fais aussi le lien entre ces différentes structures : je les aide à partager les informations et les bonnes pratiques à suivre pour la protection des enfants.
Je vais visiter chaque centre quatre fois par an et je prends la mesure de l’impact que le parrainage a pu avoir sur chaque enfant. Je me renseigne sur les difficultés rencontrées et sur les besoins de chaque centre.

Ma mission est de voir les projets de vie de chaque enfant prendre forme et se réaliser. Chacun est unique, chacun a son projet de vie. Contribuer à donner la possibilité à chacun de s’épanouir est le cœur de ce que je fais. La vie des enfants change. Je peux mesurer l’impact positif de l’action.

“Je veux travailleravec amour.”
Maleika Hach


Je communique aussi en permanence avec le siège et, ensemble, nous essayons d’apporter le soutien nécessaire afin que chaque enfant soit pris en charge de la meilleure façon possible. La présence de Karnelia Rakotobe en France facilite la communication, la compréhension et la collaboration.

Bref, j’ai un rôle de facilitatrice, collaboratrice, négociatrice, coordinatrice… et je fais ça avec le sourire.

Quel est ton moteur ?
Je crois en Dieu et je prie. À la fin de mes études, j’ai prié et, tout de suite, j’ai eu la chance de recevoir la proposition de travailler comme chargée d’adoption internationale. J’ai vécu des expériences très fortes dans le cadre de l’accompagnement des familles adoptantes. Ce que j’ai tout de suite aimé à La Cause, c’est que c’est une fondation basée sur la foi. Elle était particulière car elle accueillait tout le monde, sans discrimination alors que beaucoup d’autres ONG ont des criètères beaucoup plus sélectifs. Mon travail est un rêve devenu réalité.
Il n’y a pas de discrimination devant Dieu. Les hommes ont besoin de notre amour. Les personnes vulnérables ont besoin d’amour, que l’on partage sa grâce et sa miséricorde. Je veux faire comme Dieu a fait : je veux travailler avec amour.

Interview réalisée par Silvia Ménabé, Responsable projet Familles à LA CAUSE

Author: Silvia Ménabé