Insupportable garnement, provocateur né, impénitent redoutable et redouté, jamais avare de sacrilèges… Tel a été Jean-Louis Fournier dans sa jeunesse, un épi constamment dressé sur la tête comme marque indélébile d’être retors, inscrit malgré lui dans un collège catholique, pour le malheur de ses enseignants. “J’irai certainement en enfer, bonne-maman le dit souvent.” À vrai dire, le narrateur fait tout pour y aller. À force de péchés mortels. Il gâche un jour de procession, il regarde les Vénus dénudées dans le Larousse illustré, il pense à Jésus chaque fois qu’il mange un cornichon, il déplace une statue de la Vierge pour la faire trôner au-dessus de toilettes à la turque… “J’étais une honte pour mes parents, pour le collège, pour la France, pour l’humanité. Dieu devait regretter de m’avoir créé.” Seule l’écoute du Concerto pour violon en mi mineur de Felix Mendelssohn lui permet, en de rares occasions, de monter au ciel… Avec la même légèreté, la même distance sensible qui faisait la force de Il a jamais tué personne, mon papa, avec le même souci iconoclaste et irrévérencieux que Le Curriculum vitae de Dieu, Jean-Louis Fournier signe là un ouvrage empreint de poésie, d’humour à froid, entre les Marx Brothers et les Monty Python.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.
Soyez le premier à laisser votre avis sur “J’irai pas en enfer” Annuler la réponse
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.